Le 10 janvier 2006, Philippe Dumat nous a quitté. Avec lui on a perdu la voix de Picsou ! Cette voix nasillarde qui a bercé l’enfance des gamins qui regardaient La bande à Picsou (Duck Tales en V.O.), série de 100 épisodes diffusée en France entre 1988 et 1997.
Philippe Dumat a aussi doublé Obi-Wan Kenobi, mais on s’en fout, on parle de Picsou !
Parce que, oui, La bande à Picsou revient en 2017 ! La série fête ses 30 ans par un retour.
Marc Buhaj, vice-président des programmes de la chaine Disney XD, a fait une annonce pour l’occasion :
« La Bande à Picsou a une place spéciale dans l’histoire des séries d’animation télévisées Disney. La série puise son inspiration dans les bandes-dessinées, la direction artistique et le déroulement de l’action du légendaire Carl Barks. Elle s’est établie comme un standard durable de dessin animé qui connecte à la fois les enfants et les adultes. Notre nouvelle série apportera la même énergie et le même esprit d’aventure à une nouvelle génération. »
Et voici même une image !
©Disney
Le traitement des décors est proche de la dernière série animée de Mickey de Paul Rudish ( débutée en 2013 et qui compte 3 saisons de 16 à 19 épisodes.)
©Disney
Picsou abandonne la redingote bleu à col rouge pour une rouge à col noir. Beaucoup plus classe ! Donald lui, est tout de noir, comme dans les BD. Ses manches ne sont pas jaune mais bleu ciel. Il a troqué son bonnet de marin bleu et noir par un tout blanc.
©Disney
Riri, Fifi et Loulou ont des mèches. On peut facilement imaginer la réunion de débrief…
« – Bon, les gars, faut moderniser Riri, Fifi et Loulou
– On a qu’a faire comme on avait fait pour La bande à Dingo (1992 ndlr), on leur rajoute une mèche ! Et puis Zaza, on a qu’à la maquiller et lui mettre plus de cheveux.
– Ha ouais, bonne idée ! On va bouffer ? »
©Disney
Bref, idée à la con… Mais en gros je trouve que ça à du style. Après, Picsou avec son casque colonial et les flèches plantées dans la bagnole, il fait un peu pilleur de trésor occidental à la mode du siècle dernier. Mais s’ils restent fidèle à Barks, la morale sera toujours sauve !
Je n’ai qu’une chose à lui reprocher, c’est un léger fond de misogynie qu’on trouve dans quelques bandes avec Daisy.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, Carl Barks (1901-2000) est entré chez Disney en 1935. D’abord dans l’animation où il était intervaliste (les dessins d’animation à la con entre les deux beaux dessins du chef) puis, grâce à ses idées, au scénario dès 1936.
En 1942, il démissionne. Certains disent qu’ils n’aimaient plus le travail d’équipe parce qu’il ne supportait pas qu’on critique ses idées. Lui a dit que l’air conditionné des bureaux lui donnait des allergies.
Il fut dès lors engagé par la Western Publishing où on lui confia les histoires de Donald qu’il scénarisera seul la plupart du temps. (La première histoire, « L’or des pirates » fut scénarisée par son ancien collègue des studios, Jack Hannah.)
En 1947, c’est donc dans une histoire de Donald qu’il crée le personnage de Picsou (Scrooge McDuck en V.O.) Il créa aussi Gontran Bonheur (Gladstone Gander), les Rapetou (Beagle Boys), Miss Tick (Magica de Spell), les Castors Juniors (Junior Woodchucks), Géo Trouvetou (Gyro Gearloose), Archibald Gripsou (Flintheart Glomgold).…
Il prendra sa retraite en 1966 mais avec ces personnage on voit bien à quel point il a marqué l’univers BD de Disney. Tous ces personnages sont donc présents dans la série animée La Bande à Picsou. Parmis les personnages piliers, il n’y a que Flagada Jones, Arsène le majordome , Mamie Baba la nurse et la petite Zaza qui ont été ajoutés.
Riri, Fifi et Loulou avaient été créés en 1937 par Ted Osborne et Al Taliaferro.
La seule image disponible de cette nouvelle version fait apparaitre Donald, qui n’était que peu présent dans la série d’origine. Il faisait son service militaire sur un porte-avion et avait confié ses neveux à Picsou.
Il faut croire que Donald était passé à la trappe parce qu’historiquement il s’exprime de manière plutôt incompréhensible dans les dessins animés. Et ce qui était source de gag à l’origine pose un problème dans une série où l’intrigue impose qu’on comprenne le personnage.
Le suspense étant donc, vous l’aurez compris, qui va doubler Donald ?

Elric Dufau est né en 1983 à Perpignan. Il y suit ses études supérieures aux Beaux-Arts. Il décroche le diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) en 2008.
Sa passion première reste cependant la bande dessinée : tout juste diplômé, il s’y plonge à plein temps en dessinant l’album Marche ou rêve pour les éditions Dargaud. Il collabore régulièrement aux projets collectifs de ses amis des éditions Onapratut et fait de la musique au sein du groupe Disorder.
Il a été accueilli deux fois en résidence à la Maison des auteurs d’Angoulême, de 2011 à 2013, puis en 2015 avec Alain François. De 2016 à 2019 il développe une série animalière jeunesse : Witchazel (éditions Kramiek) co-scénarisée avec François Darnaudet.
En parallèle, et depuis 2011, iI enseigne la bande dessinée au CESAN (Paris, XIe).
En décembre 2015, il fonde le site de bande dessinée marsam.graphics avec Alain François et Golo. Dans le cadre du projet Marsam ils organisent des expositions et publient une revue de BD.
Toujours à la recherche de nouveauté, il reprend ses études en 2016/2017 à l’EESI d’Angoulême, en Master 2 Littérature comparée spécialité bande dessinée. Un cursus pendant lequel il étudie le manga de 1923 : Shōchan no Bōken, jusque là jamais étudié en occident. Il écrit des articles théoriques sur la bande dessinée, notamment pour les Cahiers de la BD.
Il collabore aussi régulièrement avec le groupe de musique The Limiñanas.Accueilli une première fois en résidence à la Maison des auteurs d’Angoulême pour le projet Harpignies de 2011 à 2013, il y est revenu en 2015 pour réaliser le projet M’ana avec Alain François. Depuis 2016 il développe une série animalière jeunesse : Witchazel (éditions Kramiek) co-scénarisée avec François Darnaudet.
En parallèle, et depuis 2011, iI enseigne la bande dessinée au CESAN (Paris, XIe).
En décembre 2015, il fonde le site de bande dessinée marsam.graphics avec Alain François et Golo. Dans le cadre du projet Marsam ils organisent des expositions et publient une revue de BD.
Toujours à la recherche de nouveauté, il reprend ses études en 2016/2017 à l’EESI d’Angoulême, en Master 2 Littérature comparée spécialité bande dessinée. Un cursus pendant lequel il étudie le manga de 1923 : Shōchan no Bōken, jusque là jamais étudié en occident. Il écrit des articles théoriques sur la bande dessinée, notamment pour les Cahiers de la BD.
Il collabore régulièrement avec le groupe de musique The Limiñanas.
Chouette ! La reprise me faisait un peu peur, mais l’image donne envie ! J’ajoute que Donald avait déjà ce bonnet dans la série originale (où il retournait dans la marine, justement pour ne pas trop apparaître) et que les mèches des neveux datent de la série Quack Pack, qui avait déjà essayé de moderniser les personnages.