Fut ainsi résolue, et hop !
Finalement malgré la chaleur extrême, nous étions repartis et vaillamment avions grimpé.

Du haut de la grande marque, Torre magna, la Tour magne, nous regardions en bas la ville assoupie, écrasée.
Écrasée de lumière, de chaleur aplatissant la plaine et les toits doucement pentus, garnis de tuiles moussues, dites canal, où rien n’avait changé au-delà des quais de la Fontaine formant bassin d’eau noire puis écoulé en justement unique canal. Ni les sculptures des saisons et des dieux, restaurées et empruntées jadis à un jardin d’ailleurs, ni la maison rose, en-dessous à mi-pente où règnent les jardiniers maîtres du terrain, ni le crocodile en buis, ni les poneys trimbalant les gosses là en-dessous dans ce parc plat qu’il faut traverser avant de voir la source et d’attaquer la montée vers ce vestige de tour romaine et peut-être antérieure à l’empire, à moitié éventré. Peut-être seulement au loin quelques tours incongrues et une grande pyramide que je ne connaissais pas et étrangement, c’était le plein été les gens étaient plutôt à la plage, peu de voitures et juste quelques ULM qui volaient dans un parfait silence.

Épuises nous étions, sans âge, exposés au soleil là-haut après cette ascension sans ascenseur et il fallait redescendre, mais nous n’allions pas le faire en planant vers le pèlerinage au temple que voulait tant voir ou revoir Charles en flânant, avant de retraverser l’Atlantique du Nord au Sud avec peut-être un arrêt aux Açores qu’il voulait voir ou revoir aussi avant de rejoindre au bas du monde, cette bouche accueillante des Amériques, son Rio de la Plata natal. Et nous avons entamé le chemin de redescente par des sentiers de traverses quand plus rapidement que prévu nous avons butté contre le mur Nord de la Fontaine où se trouvent des inscriptions, tout près du théâtre malencontreusement détruit par des aménageurs peu soucieux d’archéologie.

Et là Charles est tombé une deuxième fois, tête en avant, tête la première, du haut de ce dernier relief de la colline, dans l’eau.

Jusque là, bloqué par la controverse fameuse depuis deux siècles, à laquelle participèrent Félix Mazauric et Emile Espérendieu, après Grangent, Cambacédès, Durant et Durand (rien à voir avec Moulinsart S.A.) et d’autres,

et

malgré quelques joutes aimables d’hommes en canotiers, vêtus de blanc, à la mode sétoise sur le canal, parfois, rarement, je n’avais pu croire aux Naumachies à Nîmes.

 

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