[dropcap]Et[/dropcap] dire que j’avais promis de revenir clairement au début de l’histoire et de tout raconter pas à pas, comme si c’était possible . . .

Je me souviens parfaitement, j’en étais à ce moment juste avant la chute dans l’escalier aux dernières marches de pierre taillé dans le roc, et en même temps, dans mon récit – mais sûrement pas du tout dans le même temps où cela est réellement arrivé -, « hors narration » comme disait Guillermo et sûrement aussi David et même peut-être Alain, ils diraient tous ça, sans doute, je crois, si c’étaient eux-mêmes qui racontaient ce qui m’est réellement arrivé . . . tel que je les connais un peu ces gars . . .

donc, dans un autre temps, plus tard, quand j’essayais de raconter, une petite image très forte tournoyait autour de moi, me hantant, un tête volante rapidement griffée sur le blanc du papier, réduite à son haut, aux yeux et au nez terriblement intimidants bien qu’expédiés en trois coups de crayon; j’avais vu ça peut-être sur Facebook quand je regardais Alain et tous ces créateurs de BD et que j’essayais au travers d’eux qui l’ont croqué chacun à leur tour, cet Alain du Miroir (il aime en effet les miroirs au point d’en promener partout, si j’ai bien compris c’est aussi à ça que lui servent les téléphones) miroir qui lui sert à comprendre peut-être, mais pour moi ça ne marche pas. . . je comprenais de moins en moins ce qui m’arrivait et plus j’essayais moins j’arrivais à comprendre . . . tout ça et y compris cette affaire de Miroir qui se superposait à l’affaire Pénélope déjà assez compliquée en épaisseur puisque greffée et surajoutée aux affaires précédentes et dans l’ordre : Dio, David, Marko, etc . . . en passant par Trois Minutes et les autres, sans parler du pétrin politique où la France était tombée, elle aussi bien bas, dans ces temps-là, turpides, qui servaient de fond trouble et confus à cette histoire qu’on aurait bien du mal à mettre en BD ou même à peindre sur un mur de grotte recouvert d’affiches et qui pourtant relève d’une ligne optiquement très cartésienne et très claire, dessinée en trait hachuré et ombré, il est vrai, ce qui déconcertera seulement ceux qui ne suivent pas les méandres du déroulement.

C’est ici que c’est pourtant simple.

Tout est emboîté et télescopé. David le dit et le répète et il faut l’avoir vécu comme moi pour vraiment comprendre.

Voilà, quand je suis tombée du rocher, j’aurais dû me fracasser le crâne et tous les os de mon corps. C’était peut-être ce qu’ils voulaient tous dans cette mise en scène qui n’avait rien d’un spectacle de music-hall. N’oubliez pas qu’ils avaient pour modèle ce rocher noir brillant passé au goudron liquide, cet îlot de roches métamorphiques où dans le film l’Age d’Or, s’entassent les archevêques à crosse et à mitre bientôt réduits en cadavres calcinés. Ils étaient prêts à me sacrifier. Pour faire un film. Les monstres !

J’ai compris ça d’un coup, en tombant et l’image est restée gravée au fond de ma tête comme dans un appareil en miroir, quand je me suis réveillée à l’hôpital.

Mais là . . . quelque chose s’est produit d’extraordinaire. Je vais vous le raconter. Enfin, si j’y arrive . . .

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