Il m’a fallu bien du courage, je vous l’ai dit. Je suis assez puissante – il faut le dire et surtout me voir à l’oeuvre – pour me défendre à coup de sacs de faux croco à fermeture tranchante ou de talons aigus comme des lames à saigner les porcs ou/et pour mordre de mes canines refaites en partie toutes les parties intimes ou pas, exposées, si nécessaire.

Ce turbin c’était du genre complication déjà. Bien assez. Pour ne pas se faire piquer mon magot ramassé sou à sou, avec ma petite boutique, et ne pas perdre en un jour ce que j’avais gagné en trente ou cent-vingt journées.

J’avais même ouvert un compte et un coffre à La Caixa pour m’exfiltrer du business. A la fin le coffre était plein. Mais le mieux c’est que je vous raconte dans l’ordre. Mais avant avant justement je dois dire que je n’y comprends rien. La première fois que j’ai tapé sur le lien de ce bastringue de Marsam qui me balance des salutations à David en m’invitant à taper dans le cadre un brouillon rapide et d’abord un titre, c’est le plus dur les titres, je n’ y arriverai jamais, je n’y croyais pas. C’est bien parce que le Fachinero l’avait fait que je me suis risquée à le faire aussi. Mais c’est pas un modèle ce mec, croyez-le bien.

S’il avait pu avec sa petite cervelle de paresseux de la jungle et ses gros bras terminés en pelle de pelleteuse, je devais pouvoir aussi.  Et c’était déjà assez compliqué d’affronter ça en me demandant si là-haut dans les sphères directoriales ou éditoriales du Web Master du Marsam que je sais pas trop qui fait quoi, je crois qu’il faut dire, ça allait passer. Mon affaire à moi, c’était un vrai roman, alors vous comprenez, il fallait que je prenne un peu mon élan. J’en avais le souffle coupé et le cœur oppressé. Surtout pour cette Deuxième Saison qui m’échouait ou m’avait échu(e), je ne sais pas comment dire et écrire. C’est ridicule d’avoir peur d’un écran blanc bleuté alors que j’ai dû dans ma vie hasardée, on s’en doute bien, affronter bien pire.

Les clients et les macs qui m’avaient vu ici, justement au Paradis de la Jungle sauvage, et qui auraient voulu m’envoyer tapiner en esclave du sexe avec même un petit dur moustachu venu de Perpignan et qui s’est fait éjecter par les Catalans d’ici et la petite mafia locale dévouée à ces gens de l’Est qui rackettaient par vagues avec leurs représentants assez musclés, n’étaient pas forcément de doux compagnons d’une petite heure expédiée en live et en vitesse après négociation pépère et timide dans le bar tamisé sur les tabourets acrobatiques ou au fond des fauteuils rouge clinquant.

Bon donc, dans l’ordre ce qui m’intéresse à raconter c’est ça : le mec bien sous tout rapport qui est venu me draguer un jour et qui m’a fait connaître des trucs que j’aurais jamais connu sinon. il avait un vague air de David, incroyable.

De loin, on aurait dit lui. Peut-être plus vieux encore, un peu voûté, moins sportif mais plus élégant. Je me suis dit d’abord, ce mec ou c’est un vieux mac ou c’est un pervers. Trop propre sur lui. Des mains de type qui joue au violoncelle (j’en ai vu un violoncelliste qui avait ces mains exactement). Et c’est lui qui m’a amenée voir ce truc absolument barbant à la fondation Tapiès de Barcelone. Ce truc avec des sculptures échevelées sur le toit. J’aurais jamais eu l’idée d’y aller seule. Bon, en fait, c’est là que ça a commencé avec la chaise.

One thought on “DEUXIEME SAISON / Le Fils de Dio / Espionnage tropical et sub-tropical /  » à vrai dire je suis perdue si c’est (vraiment) une histoire de chaise, dit-elle « .

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