Charles a manqué être décapité.
Alors qu’il était dressé, de nouveau plein de vitalité et de morgue.
Il a juste eu le temps de baisser la tête sous l’un des doubles arceaux, portiques qui sont deux, encore et toujours jumelés et pourvus de grandes grilles aujourd’hui (pour l’occasion ?) ouvertes, supportant au-dessus le square Antonin. Là-haut, Antonin le pieux, l’empereur protecteur de la cité, statue de pierre couronnée de lauriers, tend toujours le même bras, paume vers le sol en salut olympique, reconstitution erronée de l’antique, salut supposé impérial et faussement romain que nous avions cru banni.
Le froid nous gagne, ce n’est pas le Styx, c’est une sorte d’égout appelé Agau avant d’être un fleuve, le Vistre, qui en cet endroit devient souterrain et tombe en deux petites cascades puantes, puantes comme au temps des moulins et teinturiers ou mégissiers qui empestaient la ville au dire de tous les voyageurs durant des siècles.
Nous voilà tous embarqués à soutenir notre héros et nous aussi nous voilà empuantis et rajeunis, à crier des hanhan avec les rameurs et entonner leur chant :
» j’me souvient ma mer m’aimait . . . . »
chant de galère, chant de misère . . .
A mesure que les galériens vêtus de blanc se déshabillent . . . . . ( mais pourquoi se déshabillent-ils ? ) et tombent, nous devons les remplacer.
Heureusement sur les dix de chaque côté, restent d’énormes costauds, trois, qui rament pour quatre ( 3 X 4 = 12 calculai-je rapidement ) facilement car nous, Gréta, Natacha et moi, pauvres de nous, avons de tout petits bras blancs doux et fluets et les rames sifflent comme des fouets au-dessus de nos têtes, (manquent 4 de toutes façons).
A nouveau des bandelettes s’enroulent à nos pieds, ça veut dire quoi ?
Mais ce ne sont pas les dessins nés sous la plume d’Elric cette fois-ci.
D’ailleurs tout le monde se demande, la tragique puanteur n’empêche nullement de réfléchir, comment ce retour vers le futur en péplum va devenir un récit de sf au petit pied . . . (ne désespérons pas, à suivre . . . )
Amoureux de la Catalogne, david domitien duquerroigt y vit maintenant un peu retiré du monde. S’il a côtoyé une partie de sa vie, avant la chute du mur de Berlin, les attachés culturels us ou soviets, sans avoir autant qu’eux l’air d’un espion, c’est que à côté de ses contes utopiques, caché derrière les ronds de jambes de ses représentations diplomatiques, il s’est donné pour tâche d’écrire secrètement l’histoire compliquée de Dio Darko Brac, l’agent de la délégation de la défense extérieure, détaché auprès de la section ne figurant sur aucun organigramme de la direction des affaires étrangères non élucidées.
La nouvelle histoire que ddd met en route après son blog ayant pour siège la gare de Perpignan sur le Nouvel Obs et son essai de raconter sa vie ou son ultramort sous la Maison Carrée de Nîmes, est celle, amicale et nostalgique de la rencontre avec le fils de Dio, un jeune homme tranquille.
Mais voici tout à coup que ddd se retrouve à nouveau, aux approches de la maison Carrée, dans son archi-dessous envahi par les eaux après être passé par le fond de son jardin . . . pour une nouvelle aventure bionico-sf.