Bon, n’y allons pas trop vite et molo, c’est la rentrée et ceci n’est pas un article de Granma (official voice of the PCC) ni une pub pour le Lider Maximo, encore moins pour les foutus avatars du socialisme ou du collectivisme, moi qui suis un entrepreneur indépendant et un producteur informel hors circuits mais quand même !

C’est là,

au  « M I N S A B », le Ministère de la Santé Publique de La Havane,

modèle inattendu en bien des points et organisme promoteur, encore en ce jour, que je sache – à moins d’une catastrophe entre-temps, dont je n’ai pas eu vent -, d’une médecine de prévention et d’une, assez unique en latino-Amérique / et-pas-seulement, recherche prophylactique . . . que mon affaire est devenue claire et transparente, absolument cristalline comme, sous la peau de la mer, soulevée par le divin Dali nu dans sa représentation inspirée de Saint Cucufa, l’eau que j’ai ici sous les yeux, en Catalogne autour des péninsules et promontoires ou criques et écroulements de roches métamorphiques, schistes, gneiss, marbres, du Cap Creux et recouvrant, ne l’oublions surtout pas, une chaise bleu azur absolument déplacée en ces lieux.

Et non, je n’étais pas malade et n’eus pas à expérimenter l’excellence des bons docteurs envoyés partout dans le monde qui ont commencé par recevoir leurs diplômes dans la Sierra Maestra pendant la Revolucion, ce fut pour moi mieux que ça.

Arturo, ainsi se faisait-il appeler, sans doute par plaisanterie de carabin théâtreux dans sa jeunesse, son vrai prénom étant Roberto, mais son vrai nom Hui, avait dû, quant à lui son irrésistible ascension à la facilité apparente avec laquelle il analysait les morceaux, voire les plus petits lambeaux, de tissus vivants humains ou non, les plus atteints, lésés, ravagés, nécrosés ou purement pourris qui déboulaient sous son microscope.

Comme je lavais les carreaux de son petit labo une fois par mois, j’avais eu l’occasion, une fois et une autre en le croisant quand il daignait décoller son œil du travail de contemplation qui était le sien au bout de sa lorgnette sur table, de lui exposer mon problème de minuscule bidoche, pas plus grande qu’un bout de peau du bout du petit doigt, formant portion de cercle ouvert et aplati, portion enveloppée de papier transparent de boucherie-charcuterie que je trimbalais toujours sur moi comme un trésor de famille sainte. Quand il en eut marre de se faire aborder par moi, de m’entendre raconter mes salades inextricables autour de cette peau de salami, il finit par me demander paternellement :  Que veux-tu que je fasse pour toi petit ?

Je n’attendais que ça.

Je sortis mon truc du petit sac toujours attaché au bout de la chaîne qui pendait sur mon pectoral, qui avait suivi toutes mes pérégrinations en passant parfois dans mon slip et dans mon entre-fesses. Il ne mit pas plus de deux ou trois jours à l’examiner après coloriage et encollage sur plaque de verre et après qu’il m’eut ensuite, pour complément, retiré un invisible petit morceau à l’intérieur de la joue pour me dire, après un silence lourd et long qui m’impressionna fort, j’en avais les tripes oppressées, ces mots complètement incompréhensibles pour le mécréant que j’étais :

=   Petit, ceci est comme ce morceau de Jésus envoyé là-haut, le jour de son Ascension et qui tourne autour de Saturne et ça vaut autant peut-être pour toi comme brevet d’authentique filiation et descendance que ces reliques volées en Italie à l’église du Saint Nom du village de Calcata : ça ne peut être qu’un morceau du Saint  Prépuce de ton vrai papa.

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