. . . ça continuait et ça continue.
Je suis dans mon rêve et maintenant c’est la chaise qui parle,  chante et raconte. Ça roule.

Un opéra bouffe et soap et même un peu comique,  bref  « chair indie ». Mais.  . .

Il serait temps de dévoiler le truc. Nous parlerons plus tard,  à nouveau de ce truc très bizarre, l’inscription

L  H  U  avec peut-etre un  T  en plus . . .

qu’elle porte sous son assise,  disons : au cul,  cette chaise.

Mais parlons d’un seul mystère à la fois.

Pour l’instant,  cette chaise est une merveille,  Salvador ne l’aurait pas reniée,  cette chaise de mon rêve,  lui qui aurait  voulu faire fabriquer un orgue,  il n’eut pas le temps,  un orgue énorme et en plein air,  un orgue fonctionnant avec le vent, les vents variés,  soufflant en force par tous les points cardinaux, sur son cap.

 

Cette chaise a un vibrato unique,  c’est elle qui par divers procédés inédits joue toutes les partitions et fait toutes les voix de sa tessiture suspendue au vent,  exposée aux variations et en raison sans doute des ouvertures de son conduit vocal, réussissant le miracle de le faire sans appui parasite et sans voix sombrée, bien que souvent  chevrotante.

Peut-être est-ce dû, plus qu’à son anatomie, à sa position de biais et ferme à la fois,  un peu renversée en arrière, pattes de devant  levées, obliques, bien enfoncée sur ses membres postérieurs, tubes légèrement rouillés, cylindriques  et ouverts au bout en flûte aplatie.

Quelques gouttes d’eau de mer sont restées enfermées dans ses poumons, ce qui va juste derrière, contre le dossier raide et incliné,  captant l’air qui passe, roucoulant rossignol, penchant et renversant la tête qui lui manque, bougeant son bassin ou ce qui lui en tient lieu au-dessus, ou plutôt au dessous (un bassin fantôme . . . celui de la personne qui  . . . ) son assise à claire voie dépeinte, dure et sans coussin, utilisant tout de sa structure, montants,  pieds sans embouts,  caoutchouc perdu, vis manquantes et laissant trous et pas (de vis)  à la vue, en tube ouvert, et aussi,  parfois,  raclement sur le sol, presque flamengo, à l’occasion « taconero » rageur, emprunté à qui ? ou sons captés qui ne lui appartiennent en rien, et reproduits,  accoudoirs toujours proches du souffle,

retenant la pause bel canto,  elle chante en filet ténu ou à pleine voix, moulant sans forcer le son,  épuisant tous les registres . . ./ / / / /

/ / / / / / / / / / crissement / / / / ÉNORME.  Craquement strident !  !  !  !  !  !  !

Gros clac,  crr r r RRR !  ,  mal aux dents,  bruit de choc sur le rocher,  cassure ? Non, grand bruit assourdissant, grossissant qui dure inextinguible, disproportionné avec l’armature de cette chaise modeste. Tonnes de ferraille raclant,  brisant le roc,  pliant l’énorme carrosserie.

Comme un cargo qui toucherait le fond bientôt.

Je m’éveille en sueur.

C’était  trop beau, cette chaise s’apprêtait à prendre ma place, à me dispenser de continuer. Mais.  . . me voilà durement éveillé.

Puis,  entre deux,  entre veille  et sommeil, juste avant de m’éveiller vraiment, cette image.  . . . erronée.  . . .  fausse !   claire,  nette et nulle,  mal faite,  simpliste et fausse . . .

Représentant mal une latte de la chaise bleue en noir et blanc.

Cette latte n’est pas dessinée correctement.  Elle est représentée soudée sur la tubulure de la chaise comme si elle était vue par dessus et pas par en dessous . . .  Et on ne voit pas qu’elle  est plate.

Et surtout l’inscription était par en dessous,  Je suis formel et maintenant  très éveillé.

Où ai-je vu ce dessin que j’ai mis sur Marsam ? Pourquoi l’ai-je mis . . .  Ce dessin raté ?

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