Tant pis pour ceux qui seront perdus . . .

sans cartes ni boussoles . . .

Tombé dans une vieille histoire, d’un coup,

ou plusieurs peut-être, une sorte de piège à ours errant,

/ tout ça pendant que j’étais avec les autres projeté vers le haut, si fort /

le sol n’y paraissait pas, il était creusé d’une chambre basse dissimulée,

un trou du temps dans l’ascenseur, renversement, grand creux à l’estomac,

l’ascenseur était, on aurait dit, en chute,

c’est que c’est du gruyère fait de grottes et de crevasses, un glacier un peu fondu, ouvert de failles profondes, le temps du récit, quelque chose, peut-être encore, comme l’univers régi par ces trous de vers, . . .

sérieux, oui c’est du sérieux (c’est pour ça que j »insiste lourdement) c’est ainsi qu’on parle en astrophysique, les physiciens spatiaux aiment les images et les rêves des temps d’extrêmes bouleversements, temps infiniment éloignés, proches par les calculs, eux-mêmes recoupés, rencontrés, convergents, repliés sur eux-mêmes et ramenés à des images relativement simples, non tout cela n’est pas du tout confus, au contraire, temps où une page se met à communiquer précisément, par superposition et coïncidence subite des surfaces, pliure du temps, du texte, de mémoire, circonvolution de cerveau, avec une autre qui n’a plus rien à voir, un temps de fièvre et de mauvais sommeil, aussi violent bien qu’à une autre échelle, que ces . . . ces espaces volcaniques à l’envers, trous aspirant où disparaît (hypothèse, théorie qui aurait, tenez-vous bien . . .  été confirmée cette année . . . j’ai lu ça . . ) . . . la matière qui devient noire, obscure, néant de matière et attire tout mais . . .  peut-être pour le faire dans ces espaces obscurs, au fond du cône, retournement gigantesque à l’échelle d’un univers, ressortir en blanc dans la lumière d’autres soleils de l’autre côté ? ? ? . . .

. . . . . A force de traîner à raconter, il m’arrive des trucs. Je vous dirais que moi aussi j’hésiterais à y croire si ça ne m’était personnellement et en vrai arrivé.

Et soyons clair, je ne sais pas ce qui se passait dans la tête des autres embarqués avec moi, -ils semblaient absorbés et placides, enfermés en eux-mêmes, vus de l’extérieur mais, dans cette phase de projection où nos corps était propulsés vers le haut, je pensais quant à moi, en silence . . . vers un cirque ou une arène, ou un grand combat que j’imaginais nautique et effroyable, mais qu’en savais-je ? . . . j’ai eu dans tout le corps ces perceptions précises mais enchevêtrées, des retours, des fragments de scènes, d’histoires, en rapport avec mon vécu, lu, auditionné, vu et ressenti et aussi celui cette sensation dominante . . .

. . . . . . . . . allai-je mourir ? J’en avais un peu peur. Ces reviviscences du passé, ce flot d’images, ces rappels de séquences . . . ce tourbillon du genre « quand passent les cigognes » . . . quand le héros meurt à la fin et que tourbillonnent les arbres, dans ce film, rabâché depuis, . . . de ma lointaine jeunesse que je n’ai jamais revu.

Sans transition, alors, par exemple, tombé sur cette histoire du coffre de Jules Verne. . . .

Ça remonte d’abord à 1994. Un petit-fils qui, dans une maison de Toulon, une maison de famille, ouvre un coffre oublié dans le garage, au plastic, boum, porte inviolable explosée, clés perdues, combinaisons des six points à tourniquet oubliées, malgré la peur d’endommager à jamais le contenu il faut aller y voir ! Et ressort de là une histoire racontée par l’Ancêtre mais jamais publiée; le grand Jules, il avait 22 ans à peine quand il l’écrit en 1863, une histoire qui se passe à Paris un siècle plus tard en 1960. Magnifique retour au jour de somptueuses anticipations.

Gaffe ! Non pas que je me prenne pour Jules Vernes , ô lecteur moqueur ! oh non, loin de là ! au contraire, lui savait ce qu’il imaginait, moi je ne sais pas ce qui m’est arrivé (et d’ailleurs, note significative de ma petitesse dérisoire face à ce géant, presque personne ne m’a illustré, alors que lui . . ))) :- ) sourire . . . quand bien même je m’y croirais arrivé à ce truc invraisemblable que je n’ai même pas le mérite d’avoir imaginé, qui est seulement un récit d’un morceau de ma vie vraie (vraiment seul mérite), ni que mon coffre ait un rapport avec le sien, au contraire ! NON . . . aucun rapport.

La preuve si besoin en était : mon coffre à moi, celui du jardin, est totalement autre, invisible, non répertorié, n’a peut-être jamais eu de clé, et il s’ouvre seul pour me parler, sans explosif, m’inonder de sons inouïs, me balancer des films, des cases de BD, c’est un comble, moi incapable d’en dessiner ou d’en scénariser, pris là au piège à ours, perdu au milieu de . . . tombé dans cette revue où c’est la forme, la matière et le combustible !

Mais voilà, le hasard c’est ça.

Baguenaudant beaucoup, je tombe (encore, ça choit beaucoup ici) sur cette déjà vieille histoire et ses développements ultérieurs que j’ai ratés à un moment donné (je rate et j’ai raté beaucoup, étant et ayant été absent de mon pays souvent ou présent mais alors distrait par des trucs inactuels ou pour le moins hors actualité car je suis un peu en retrait, car souvent je préfère, et éloigné de tellement de biopics !).

A ce moment-là j’étais en train de m’intéresser à la vie de Stefan Zweig le décrié quand, résident à Petropolis, avant son suicide en août 41, il s’intéressait, lui, à Americo Vespucci qui crut découvrir au Brésil (après Cabral débarqué à Porto Seguro avec ses mille hommes et douze navires, à Pâques 1500 ? on ne sait, comment situer ce récit ?) un paradis (récit apocryphe, rêve ? racontar colporté, resurgissement d’éternels fantasmes de marins et d’explorateurs ?) . . . oui un paradis non détruit après la chute si on se rapporte aux textes compilés et retraduits, publiés dans toute l’Europe à partir d’hypothétiques lettres perdues et sans doute interpolées du même Vespucci.

Je vous l’avais dit, ça m’épuise de raconter ça. Et vous ? J’en ai peur.

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