Apparemment surtout deux dont une bonne et l’autre mauvaise, mais tout est relatif. Et aussi quelques autres dont je ne sais pas si elles étaient réellement bonnes ou mauvaises. Même aujourd’hui, je ne sais toujours pas.

La bonne était, bien sûr, que David avait envoyé des nouvelles. 

Enfin !

Ce n’était pas incroyable, c’était même espéré, mais je peux bien le dire, je ne m’y attendais plus et fus quand même soulagé et revigoré mais toujours inquiet. En un sens, encore plus inquiet étant donnée sa localisation. David c’était mis dans . . . vous allez le savoir bien assez tôt.

La mauvaise, vous la connaissez déjà, elle allait être lourde de conséquences, si tant est que je me sente (sentisse si vous voulez) responsable de l’accueil, maintenant, vu ma position de remplaçant involontaire au pied levé et déjà depuis un bout de temps, de David dans cette baraque assez pourrie et dans cette situation qu’on pourrait dire, sans exagérer « précaire », j’allais peut-être avoir une bouche de plus à nourrir avec ce Brésilien qui nous arrivait de Rio. Et d’ailleurs, comment avait-il pu rappliquer jusqu’ici ? Dans ce bout du bout du bout du Cap ? Nous verrons ça aussi mais plus tard.

La situation est assez compliquée sans que je parle tout de suite du Brésilien qui n’était pas des moindres, loin de là.

Et en plus les dernières pluies avaient traversé le toit malgré cette sorte bâtarde de plaques isolantes et ondulées posées dessus. On avait répondu texto à Trois Minutes qui s’était donné la peine de remonter à la fabrique dans ses recherches, il n’était pas resté inactif, et il avait eu une communication avec le fabriquant : c’est normal. Le matériau des plaques est fait pour prendre l’eau au début et ensuite il devient étanche. Plus tard. Quand ? avait-il, bien sûr, demandé. Au troisième orage lui avait répondu le préposé aux relations client les yeux dans les yeux ou du moins de vive voix au bout du fil.

Bref nous étions, sur ce plan là aussi, assez mal.

Mais bien sûr, le pire, si j’ose dire, c’était pour David.

Il avait donné des nouvelles qui remontaient, en fait, à un certain temps.

On ne pouvait pas savoir combien de temps.

Car ces nouvelles étaient arrivées par télégramme officiel. Oui, ça existe (encore, faudrait-il ajouter ? c’est même une spécialité de beaucoup d’ambassades, oui encore et toujours.)

Je résume.

Le télégramme qui m’était adressé provenait de la ville de Bissau (il semblait que c’était la police de la capitale l’émetteur) par l’intermédiaire de l’ambassade de Guinée-Bissau à Madrid et avait été retransmis par la représentation de Bissau à Barcelone qui avait pris la peine de vérifier l’adresse donnée par David ici et, étant donné notre éloignement dans ce coin un peu perdu et loin des autoroutes et même des chemins cyclables ou mieux muletiers, compte tenu de l’urgence aussi, au lieu d’être porté et distribué par un préposé qui ici ne passait pas, ne pouvant passer, n’ayant pas de mule de toutes façons, avait été lu très obligeamment à Trois Minutes qui s’était lui-même, vu les circonstances de mon absence, institué mon délégué remplaçant, par le receveur en chef des postes de notre zone protégée et inconstructible autant que forcément et statutairement -rien à objecter- mal desservie.

Trois Minutes n’était pas en cause, il avait bien fait.

Cependant, n’ayant pas enregistré le texte lu pourtant exactement, il ressortait de son rapport qu’à un moment donné mais indéterminé, personne n’avait pu le dire . . . et la date du premier message, copiée pour transmission et effacée (peut-être cachée, blanchie, illisible ou caviardée, pour masquer d’éventuels et administrativement inévitables retards de paperasses entassées et toutes urgentes aussi, à des degrés divers et indéterminables) ne disait que l’année qui était bien 2016,  . . . .

 . . . David avait été retenu sinon emprisonné à Bissau . . .

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