Rien que d’à la fois très précis et furtif.
Quand je m’interroge pour savoir qui écrit ce que me dicte mon clavier – c’est assez paradoxal mais c’est ainsi, mes doigts n’y sont pour rien, mon cerveau encore moins, c’est le clavier qui me plaque à l’écran mot à mot, lettre à lettre, au fur et à mesure, le fil d’un discours intermittent – je crois d’abord que je n’y arriverai jamais.

Cependant, à force d’essayer de comprendre (je veux dire : comment ça marche en moi mais surtout autour et hors de moi dans les arcanes, les tunnels, les rouages de ce monde machiné) j’ai pu noter quelques conclusions que je vous livre. Bien sûr ça n’a pas été sans interrompre ce récit syncopé et naumachique sorti d’un coffre.

Je sais que vous en avez souffert. Mais votre attente a dû prendre fin depuis longtemps. . .  et  les suites peut-être inattendues de cette expédition aquatique et souterraine qui était en train de nous conduire, Charles, Greta, Natacha et moi, sous la ville de Nîmes, du Jardin de la Fontaine aux Arènes (quel étrange œuf percé de trous et d’arcades, rempli d’eau à moitié et tronqué en ce pays de sécheresse !) où nous allions émerger dans un bassin immense qui n’aura rien à voir avec un taureau-piscine en plastique . . .

. . . ne vont plus tarder !

En descendant obscurément le temps, ainsi aurions-nous perdu, au point d’y avoir, parcourant le fleuve étal et noir, nappe goudronneuse, cours impitoyablement raccourci, compressés et emboîtés, dix ou quinze ans de nos vies subitement rallongées, peut-être plus, . . . de nos vies déjà bien avancées, tout à coup prolongées d’extensions longues et opaques. Et tout cela à partir des caprices inexplicables d’un coffre planté au fond de ce jardin à demi sauvage où se poursuit habituellement une vie ordinaire, à l’état d’objet lourd, dur et parfaitement invisible.

Mais tout cela et plus vous ne l’ignorez pas plus que moi.

L’étrange de l’étrange, le super-inexpliqué-cable, l’abstruse énigme de cette affaire, au moment où déjà prenait de plus en plus corps et altitude cette parodie bienveillante, surprenante, super biseautée, que lançait en parallèle du mien, récit déjà très suspect, le très redoutable et parfaitement secret et expansif Alain François, ce fut l’irruption de cet intrus immiscé qui avait nom affiché Achille Emard.

Qui était cette main invisible écrivant le récit ? l’auteur véritable ? Était-ce lui ?

Homme ou femme d’ailleurs ?

Mes recherches n’avaient pas abouti.

J’avais trouvé, un jour (je lis souvent à droite et à gauche tout ce qui me tombe sous la main) dans Elle ou Marie-Claire ou peut-être dans la version espagnole de Glamour, un petit reportage sur une grapheuse américaine d’origine canadienne de ce nom ou du moins qui, habillée d’une combinaison de cuir, crâne rasé, l’air aventureux et décidé, signait de ce nom ses œuvres géantes taguées au pochoir, au chalumeau, au burin. Elle peignait de grands tableaux sur les façades de Los Angeles qui plus curieusement que tout ce que j’ai pu voir de curieux, reproduisaient sur des pages volantes entremêlées aux silhouettes humaines creusées dans les façades en ronde bosse légère, de ses compositions, des bribes de phrases qui auraient pu passer pour des citations ou des plagias approximatifs de certains de ces blogs que j’avais lancés sur Blogger et qui m’étaient devenus inaccessibles.

Était-elle, entre quelques unes de ses activités multiples, une femme pirate de blogosphère ?

J’avais trouvé aussi un très lointain et fumiste disciple de Borges, ayant vécu un temps en Argentine, qui né au Canada et ayant vécu à Bruxelles et habité Nîmes, ne prétendait ni réécrire le Quichotte ni produire des encyclopédies faussement érudites mais juste réécrire quelques textes ou élucubrations de son choix parmi ceux qui sur l’immense net francophone, jetés en pâture au public gratuitement, nouvelles, journaux, récits divers, bien que prometteurs, n’avaient pas tenu, selon lui, leurs promesses. Écrivain-réécrivain frustré diront certains.

Une autre piste plus sérieuse m’était apparue au détour d’un autre chemin. Il s’agissait d’un jeune défunt dont nous ne pourrons dire quelques mots que plus tard. Peut-être sur le Marsam recomposé qu’on nous prépare.

Peu avancé j’étais, vous le voyez, je sentais bien qu’il allait falloir chercher ailleurs . . . jusqu’au moment où . . . .

. . .Où mon voisin m’apporta deux courgettes géantes que d’ailleurs vous venez de voir.

A SUIVRE . . . .

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