– Ce n’est pas une complainte disait-il, tenant en main son bout de papier et le lisant, me regardant interrogativement.
Je crois que j’ai retrouvé la bio de Patricia Bonaillie, celle qui a envoyé des illustrations à David.
Ton David est d’un désordre !
Il l’utilisait comme marque page de l’autobio de Yourcenar « Quoi ? l’Eternité » qui lui était tombée des mains plusieurs fois peut-être puisqu’il avait l’air de lire en même temps, de Doris Lessing « Nouvelles de Londres » et de Guattari « 65 rêves de Franz Kafka », sans parler de plein d’utres trucs empilés à son chevet.
– Oui, dis-je, agacé, je sais que c’est un foutoir ici.
Mais lis-moi tout.
Il reprit :
. . . . quatrième d’une fratrie qui comptera sept enfants, elle commence à peindre, écrire et chanter, faire des blagues et surtout ouvrir trop sa gueule . . .
. . . elle commença à peindre écrire et chanter . . . faire des blagues et surtout ouvrir trop sa gueule et se faire de nombreuses fois virer . . . y compris du sein de l’éducation nationale plus tard et finit par faire deux ans aux Beaux Arts de Nantes, virée et cinq ans aux Beaux Arts de Paris, quand même. C’est là qu’elle découvre la beauté des toits, des portes, des fenêtres, et des CHAISES. Sujets peints à l’huile puis, à l’acrylique, la térébenthine lui ayant un peu dévoré le cerveau (je note, ce n’est pas dans le texte : cela me rappelle une remarque du sieur Duchamp).
Vit à l’Ouest, dit-elle, actuellement et chante dans un groupe de musicos, écrit des poèmes, peint des portes, des toits, des chaises et parfois des gens.
Bien court, ajouta-t-il, nous n’en saurons pas plus pour l’instant.
– Oui, fis-je, de bien belles chaises, elle lui a fait. Je vais la contacter pour voir si elle voudrait bien nous faire un prie-Dieu . . . .
Amoureux de la Catalogne, david domitien duquerroigt y vit maintenant un peu retiré du monde. S’il a côtoyé une partie de sa vie, avant la chute du mur de Berlin, les attachés culturels us ou soviets, sans avoir autant qu’eux l’air d’un espion, c’est que à côté de ses contes utopiques, caché derrière les ronds de jambes de ses représentations diplomatiques, il s’est donné pour tâche d’écrire secrètement l’histoire compliquée de Dio Darko Brac, l’agent de la délégation de la défense extérieure, détaché auprès de la section ne figurant sur aucun organigramme de la direction des affaires étrangères non élucidées.
La nouvelle histoire que ddd met en route après son blog ayant pour siège la gare de Perpignan sur le Nouvel Obs et son essai de raconter sa vie ou son ultramort sous la Maison Carrée de Nîmes, est celle, amicale et nostalgique de la rencontre avec le fils de Dio, un jeune homme tranquille.
Mais voici tout à coup que ddd se retrouve à nouveau, aux approches de la maison Carrée, dans son archi-dessous envahi par les eaux après être passé par le fond de son jardin . . . pour une nouvelle aventure bionico-sf.