Donc voilà, Charles tombe tête la première dans le bouillon (pour ceux qui suivent et risquent bientôt de décrocher ou pas, mais c’est qu’ici comme ailleurs rien n’est garanti, ni d’ailleurs écrit à l’avance, vous l’avez appris bien avant moi à vos dépends peut-être, ici on attend de voir ce qui va arriver . . .) , mais au lieu de faire « splash » et des bulles au milieu des ronds, dans l’onde noire, son corps . . . . /

C’est ici que tout commence, j’avais promis (bien imprudemment) une petite sf au petit pied et le rapport au coffre au fond de mon jardin ne saute pas aux yeux . . . . ,

faut en convenir, pourtant je suis sûr que c’est lui, cet objet si invisible et si fort qui a déclenché, emmagasinés dans son espace concentré, clos, cadenassé, caché et réduit, lourd, pesant comme un métal compressé, mutique (sauf quand il entame un chant, une partition, un vrai concert tout à coup et sans raison apparente) inquiétant, incongru, diablement inapproprié étranger, intrus en ce lieu (qu’il s’agisse de mon jardin ou de celui-ci, ce Jardin de la Source ou de la Fontaine par excellence), . . . . . . . . . . qui produit ce déboîtement du temps. D’autant que de nouveau voici, enroulé aux chevilles de la nymphe des eaux gracile qui domine le grand bassin de la Fontaine dont les draperies aériennes retombent en cascades (nous sommes à Nîmes, ne l’oublions pas, ville d’imitations répétées des antiques et il fait très chaud malgré la fraîcheur supposée de l’eau), apparaît une bande imprimée de dessins disposés en file, pellicule argentique, suite animée, où se détache, projeté en avant sur le papier, entraîné dans une course qui entrave et immobilise la statue,  un personnage déjà vu sous la plume d’Elric (dessinateur-chercheur-voyageur) :

 Hamamélis.

Celle-là qui porte un nom de noisetier des sorcières et qui en est une justement, jeune et jolie avec son fin museau de mulotte magicienne pour lequel et/ou  laquelle François Darnaudet, le scénariste de la bande (par ailleurs écrivain lancé à grande vitesse sur les routes du fantastique et bien des genres dont le polar à moto) imagine une si étrange destinée . . . . dont je ne dirai rien (allez-y-voir vous-même).

/ . . . Donc voilà, reprenons le cours du motif central (cette histoire de bandes qui s’enroulent aux chevilles n’a rien d’inquiétant a priori, mais quand même . . . . ) : mais Charles qui tombe, puis  virant de bord, au lieu de tomber, remonte.

Car il redresse sa trajectoire au ras des flots, dans un détour-looping du temps et aussi, ou donc, de l’espace, remontant en oiseau pêcheur, aigle ou martin ayant conscience qu’il avait raté sa proie sombre, sa chute et sa piquée à mort, inutile d’aller plus avant, et habile et rapide acrobate, flèche téléguidée, hardi pilote, redresse son vol pour se poser sur un support de planches qui passe à sa hauteur, un peu en surplomb de l’eau, à deux ou trois mètres de sa surface lisse, bienvenu. Ce support flottant à l’horizontale,  est au bout d’une barque un petit plateau emporté par vingt rameurs vêtus de blanc et lui tout aussitôt, solaire dans la chaleur du jour, radieux, rajeuni se métamorphose, vêtu de blanc aussi, fier, dressé armé d’un bouclier de bois et d’une grande lance bicolore, hachurée en tranches jaunes et rouges intercalées et dont la pointe est une boule apparemment caoutchoutée.

Il porte sur la tête un casque à visière qui paraît lourd, mais juvénile maintenant, poitrine ouverte, nuque bandée et muscles en relief, il avance porté en avant par les rameurs qui rythment leurs mouvements de cris profonds et ahanés, vers quels combats au bout du canal qui s’enfonce sous la ville ?

AVERTISSEMENT charitable : Bientôt ici les cœurs tendres vont devoir arrêter la lecture nous allons avec notre héros descendre en enfer. (A suivre . . . )

 

 

 

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