Pendant que Saint A.F. montait, montait dans les hauteurs d’une histoire robbe-grille-taine ou -titanesque, empreinte des mensonges assumés du pur romanesque, je devais chuter nue en concomitance  dans un escalier sans fin qui devait sans doute, sans nul doute, me conduire ici-même au cru d’une histoire vraie. Aussi crue que le coin de chasteté de Marcel.

[dropcap]C[/dropcap]ommençons bien , comme j’ai fait le ménage dans cette foutue baraque où ont cohabité et se sont succédés quatre ou cinq mâles des plus crado-machos-pas gênés par la poussière et encore suis-je euphémismante, je devrais remettre un peu d’ordre ici dans ce fatras et tout simplement commencer par numéroter les pages de mon récit comme tout un chacun sur Marsam . . . mais j’ai cru comprendre que David ne voulait pas. Il a sans doute l’illusion que c’est mieux ainsi de suggérer qu’on peut attraper son récit par n’importe quel bout et si j’ai bien compris, le mien, mon ti bout, inclus ici à la suite des autres devrait, je ne sais par quel dictat (pourquoi ce foutu correcteur d’orthographe voudrait me foutre un accent circonflexe sur le A ? néanmoins c’est intéressant ça . . . ), se plier à ce rite de passage satanique. Mais cela suffit, je vais justement faire le contraire et commencer à numéroter comme tout un chacun, ici même en ce jour. Donc :

L e   F i l s   d e    D i o.    S A I S O N    D E U X .    T i b o u t  #  1.

Donc, si vous permettez, je recommence tout proprement et comme dans tout bon gros film américain ça commence pas un gros-gros flash-back.

Me voilà avec mon compagnon Guillermo dans l’enfer des expos.

C’était un fou, je parle au passé, il a disparu me laissant désemparée, heureusement avant j’avais eu un peu le temps de me lancer, pire que David avec son faux air de David. Il me traînait partout, moi qui n’aimais pas trop marcher. Vous me direz pour une péripatéticienne même occasionnelle, c’est un peu fort, mais voilà, c’est la vérité. Et chaque fois qu’il pouvait, que ce n’était pas interdit, il tirait des photos qu’il conservait des années, d’autant que parfois, c’était loin ces expos, il fallait prendre l’avion et faire un bout de chemin et un bout de queue au bout, quand nous n’étions pas arrivés à temps pour le vernissage avec faux champagne dans des coupes; les expos je m’en foutais un peu mais c’est ainsi que j’ai appris à manier le français pour la galerie, oui nous allions, surtout ne pas en rater une, à Beaubourg,  surtout ne pas dire Pompidou, un mec qui n’y connaissait rien, c’était sa femme, et même un peu d’autres langues étrangères. Surtout ne pas s’exclamer, ça fait plouc, dire tout au plus et sobrement « gorgeous ». Mais aussi dans les amis de Guillermo, y avait des durs de la feuille qui discouraient dur sur l’oeuvre quand ils avaient un peu avalé des gorgées de liquide sans manger de cacahuètes. Alors forcément j’ai appris à parler « matière » , « multiples », « empreinte des corps » et « performance ou médium « .

Et c’est là que m’est venue l’idée. L’idée d’introduire le vrai dans l’art encore plus . . .

. . . . de l’introduire à fond.

D’autant que j’avais quant à moi une expérience de petits bouts de cinéma dans le porno qui m’avait un peu sauvée du pire et du pip. Et d’ailleurs c’est comme ça que je me suis un peu garé des camionneurs de la frontière et que j’ai rencontré de nouveaux amis.

D’ailleurs pas tous des impuissants et parfois plein aux as et pleins de ressources, à en craquer dans les casinos et à en cracher dans les galeries pour investir dans le bissness, enfin . . . le busi.

Et c’est là que j’en ai parlé à Guillermo et que malencontreusement j’ai pris Pénélope comme nom de guerre. Enfin . . . c’était mieux que Pussy qu’on m’avait donné avant.

2 thoughts on “L’incroyable histoire d’une descente d’escalier mais pas seulement.

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