Texte et photographies de Didier Cottet

La semaine dernière, la famille des voisins mariait Nagua, l’une de leurs filles. Une fête qui se déroulait sur 2 journées, la première chez la mariée pour la famille, les amis et voisins. La seconde, le mari et sa famille se joignent à la fête avant de rejoindre le domicile du mari où se termineront les festivités. Comme tous les voisins nous étions invités à la première soirée, dans la cour devant la maison. Sono tonitruante, bonne humeur, danses. Famille, amis, femmes, enfants, joyeux mélange de générations où nous ne sommes pas passés inaperçus. Rojer a fait danser la mariée, parée de mauve avec un collier doré et son grand sourire. D’abord réservés, les garçons ont ensuite rivalisé en danses et chants. Nadia la maman, que l’on reconnaît à sa tenue de couleur fuschia, semblait contente. Dans leur milieu modeste la fête du mariage est un lourd effort, mais la générosité transpire.
Le second soir, est installée une estrade destinée aux mariés, où se bousculent aussi les proches. Lors du départ, tous accompagnent le couple jusqu’à la berline qui va les conduire chez la famille du marié. La cour se vide en quelques instants. Le père reste seul devant l’estrade désertée.

Le pain du soleil

Ce matin Hanna (qui enfant, participait aux ateliers de Golo) nous accompagne chez sa mère. Chaque semaine, elle prépare le pain « chamsi » (levé au soleil) pour toute sa famille (frères, parents, etc). Lorsque nous arrivons sa mère dort encore. L’intérieur de la maison est spartiate, pas de meubles, juste des « dekas » (banquette en bois qui servent de sièges, mais aussi de bas-flancs pour dormir). Sur un coin de mur sont épinglées quelques photos familiales.
La fournée de pain est d’abord un long et lourd pétrissage, puis les boules sont posées sur des disques de papier mâché pour être exposées au soleil. Il faut attendre patiemment (2 bonnes heures) pour que les boules prennent forme.
Les estomacs de Katrine et Valentina font des appels. Hanna prépare un généreux plateau,qu’elles dégustent. Pendant ce temps Hanna se réchauffe au soleil. Il faut encore patienter devant une télé novela, ce qui est une pratique courante en cuisine.
Puis, vient la cuisson en deux fournées pour les 32 pains préparés. Hanna surveille la cuisson et déplace les pains à la demande. Ici c’est un four à gaz, mais plus couramment, dans les familles, c’est un four à bois qui est utilisé.

Nobles Tombes

Les tombes des « Nobles » (ministres, grands prêtres, etc) ont la particularité de se situer sur le site de l’ancien village de Gurnah, à deux pas de la maison de Golo, dominé par « la Cime » (El Gurnah). Autrefois ces tombes étaient sises parmi les maisons des Gurnawis, souvent sous les maisons mêmes. Mais depuis la destruction du village, l’accès du site (surveillé par des caméras) est en principe réservé aux visiteurs des tombes. Chacune d’elles a un gardien, en général il connaît les éléments remarquables de la tombe et sait les indiquer, d’autant qu’il est de bon ton de lui accorder un pourboire. Dans les tombes des Nobles les fresques et bas reliefs représentent souvent des scènes de vie quotidienne (métiers, travaux des champs, faune, flore, etc) avec une précision que l’on trouve plus rarement ailleurs.
Les tombes des Nobles sont assez peu fréquentées, la colonie de Résidents a pu effectuer plusieurs visites, et s’en inspirer suivant l’intérêt de chacun. La visite du temple d’Hatchepsut, « Der El Bahari » (beaucoup plus fréquenté) s’est faite un autre matin très tôt, avant l’arrivée de la noria des cars touristiques.

À suivre…

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